La Plage d'Empuries
Après la visite du site antique, on se rend sur la plage à seulement quelques mètres. On comprend de suite pourquoi les grecs et les romains se sont installés là : c'est magnifique ! On boit un coup à la paillote et on profite de la vue sur l'Escala. La baignade dans une eau à la température parfaite clot une belle journée. Tout le monde est parti, on a l'endroit rien que pour nous !
Les Ruines d'Empuries - La Cité Romaine
Suite du post précédent : La Cité Grecque
En haut de la colline qui surplombe le port grec et ses conserveries de sardines, on accède à un autre monde, celui d'un ensemble de villas romaines, construites quelques siècles plus tard. On sent d'emblée l'opulence des lieux. Les maisons sont gigantesques, articulées autour de patios plantés de jardins fleuris, où l'on profitait de la douceur de vivre méditerranéenne. Les pièces sont bien plus grandes que dans la cité grecque et les techniques architectuales ont évolué. Nombre de sols en mosaïques ont été préservés. On peut y admirer la finesse et l'inventivité des motifs au plus près. C'est magnifique. Seuls 20% de la ville romaine ont été fouillés, il reste encore moult découvertes à faire. On y trouve l'emplacement du forum et on devine l'amphithéatre. Pour le reste, c'est encore un mystère... Nul doute que dans quelques années, l'émerveillement se poursuivra.
Les Ruines d'Empuries - La Cité Grecque
On ne peut pas venir en vacances à l'Escala sans aller voir les ruines d'Empuries, à la sortie de la ville. La plaine fertile au pied des Pyrénées, qui s'ouvre sur une large baie riche en poissons, a fait d'Empuries le lieu idéal pour implanter une cité antique. D'abord un comptoir grec spécialisé dans la conserve de poissons, la cité devient ensuite romaine et d'immenses villas se construisent sur les hauteur. Les vestiges de la ville grecque se trouvent jusque sur la plage, jadis un port, dont les fouilles révèlent encore de fabuleux secrets. On entre dans la cité par une imposante muraille percée d'une porte gigantesque. D'emblée on tombe sur un temple dédié au Dieu grec de la médecine, en haut d'un escalier. Sans doute pour purifier les voyageurs et protéger la population des maladies. Puis un dédale de ruelles bordées de petites échopes concentrent l'activité de conservation des sardines dans des amphores. On trouve encore nombre de bassins dédiés au stockage des poissons avant leur expédition. Même s'il ne reste que les fondations, on imagine bien le lieu grouillant d'activité et on a l'impression d'être dans un souk oriental. La rue principale débouche sur l'agora, une immense place, au coeur de la cité. Un bâtiment gigantesque longe la place, flanqué de colonnes et construit sur 4 citernes chargées de collecter l'eau de pluie. Il s'agit du palais de réception. Anecdote intéressante, on y trouve des sarcophages en pierre, pas du tout grecs, mais le bâtiment était tellement luxueux qu'il servit quelques siècles plus tard de chapelle pour y enterrer les premiers notables chrétiens. Un musée moderne a été bâti entre la cité grecque et les villas romaines pour exposer les objets et statues découverts sur le site, incroyablement raffinés.
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Les Vacances à l'Escala - Farniente
Nos vacances servent avant tout à profiter et à se reposer. Le temps gris invite à la détente. Le matin c'est petit-déjeuner face à la baie, puis séance de qi-gong sur la terrasse, footing jusqu'à la plage déserte pour un bain de mer revigorant, resto de fruits de mer le midi, sieste, lecture et piscine l'après-midi et enfin plateau-télé. De vraies vacances, quoi !
Les Vacances à l'Escala - La Ville
Le ciel est bleu, le soleil brille, on se dirige vers la vieille ville que l'on aperçoit de notre balcon, de l'autre côté de l'anse. Sa position tout au bout du cap lui procure un attrait particulier puisque toutes ses rues débouchent sur la mer, au Nord, à l'Est et à l'Ouest. L'endroit est calme, on se laisse porter par les ruelles. Par endroit, ça nous rappelle la Crête. J'adore cette ambiance de port du bout du monde où on a envie de flâner à toute heure. On se laisse surprendre par un placette, une église, une plage cachée réservée aux habitants du quartier...
Les Vacances à l'Escala - La Plage Privée
Le premier matin, je suis motivé. Levé à 7h, je pars faire un footing dans le parc naturel qui débute à 100m de notre appart'. L'endroit est idéal pour courir : une grande pinède s'étire le long d'une falaise qui offre quelques accès à des criques. L'endroit est calme au lever du jour, juste quelques joggeurs profitent de ce cadre idyllique. Tout au bout, une plage de sable donne sur une petite anse. Il a plu cette nuit et il tombe encore quelques gouttes. Je suis seul sur cette plage qui me tend les bras. La baignade dans une eau à 25°C sous la pluie qui clapote est magique. Que ces vacances commencent bien !
Les Vacances à l'Escala - L'Arrivée
Cette semaine c'est vacances ! Après un week-end dans la famille à Béziers, on a pris la route pour l'Espagne. Direction l'Escala, une petite station balnéaire à 40 minutes de la frontière. On arrive le soir donc pas trop d'indices sur le lieu. Tout ce qu'on en voit, c'est que ça a l'air super joli depuis notre terrasse qui donne sur le club nautique. Le coucher de soleil nappe la baie et nous offre les lumières de la nuit. C'est l'occasion de goûter à la piscine ouverte jusque 22h, pour un bain de nuit bien agréable !
Les Rencontres d'Arles - Tome 3
Suite et fin de notre journée en Arles pour les Rencontres de la Photo. On se rend à la Fondation Manuel Rivera Ortiz pour Grow Up, une expo basée sur la nature, les plantes, le rapport au vivant. Le lieu en lui-même est sympa. Il s'agit d'un hôtel particulier laissé dans son jus et qui, tout entier, participe à l'expérience.
Une salle est particulièrement émouvante. Une bande son et des textes accompagnent les photos de femmes prisonnières de leur corps. Elles ont décidé, puisqu'elles ne peuvent pas s'en extirper, d'en faire une oeuvre d'art. L'une est obèse, l'autre atteinte d'un cancer de la peau qui recouvre petit à petit son dos. C'est poignant autant que c'est beau.
Une autre salle nous plonge dans la jungle du Costa Rica avec de superbes photos en grand format.
On se dirige ensuite vers la place du Forum pour manger une glace. L'Hôtel Nord Pinus m'offre la possibilité de faire de jolis clichés. Cette ville est décicément magnifique et j'ai déjà envie d'y revenir pour poursuivre mon exploration. On trouve le café Van Gogh, dont la terrasse colorée a inspiré des tableaux. Il est hélas fermé.
On se dirige ensuite vers le Musée Reattu, au bord du Rhône. Le petit château a été acheté par le peintre arlésien Jacques Reattu au XVIIIeme siècle pour en faire son atelier. Il abrite aujourd'hui une partie de ses oeuvres, dont certaines sont inachevées, ainsi que des dessins de Picasso. Les photographies contemporaines y cotoient les tableaux classiques à l'occasion du festival.
Le dernier étage offre une impressionnante collection de clichés représentant les bidonvilles gitans de Barcelone dans les années 1960, avant qu'ils ne soient rasés pour accueillir les jeux olympiques de 1992. Je n'ai pas pris de photos, j'ai profité de cette dernière expo pour m'immerger dans ces lieux connus à une époque inconnue.
Une journée n'est franchement pas suffisante pour voir toutes les expos. On pense en avoir vu la moitié. Il faudra revenir ! Ça a été une super expérience, pleine de surprises, d'expressions artistiques, comme je les aime ! On a pris autant de photos qu'on en a admirées ! Et vous, ça vous a plu ?
Les Rencontres d'Arles - Tome 2
Notre divagation en Arles nous mène jusqu'à la place de la Mairie puis aux arènes, incontournables. On flâne dans le quartier, les ruelles sont magnifiques. La ville crée un écrin à toutes ces expos photos et on comprend vite pourquoi Clergue, natif d'Arles, a été attiré par la lumière et les jeux d'ombre.
Après un repas dans un resto-bobo qui se soucie plus de cadre que dou goût, on retourne à l'Hôte de ville où une expo nous attend dans les sous-sol, ou plutôt les catacombes. Un labyrinthe de tunnels sinue sous la ville. Il s'agit en fait des cryptoportiques, les soubassements du forum de la ville antique. Insolite et impressionnant ! Le lieu accueille tout un tas de vestiges romains et tout naturellement une expo photo sur les mondes souterrains.
On profite du lieu un moment pour prendre le frais, puis on entre dans l'église Sainte-Anne, qui nous offre une série de photographes nordiques. J'ai préféré l'utilisation du lieu aux photos présentées...
Juste en face, on pénètre dans l'impressionnant Palais de l'Archevêché. Le lieu en lui-même mérite la visite. A l'étage, au bout d'un impressionnant escalier, de petites salles intimes et feutrées accueillent l'exposition "Assemblages" de Saul Leiter. Photographe de l'instant, du fragment, chacun de ses clichés semble être à la fois une oeuvre immense et la miette d'un tout. Le travail de cet artiste, son sens du cadre, de l'instant cueilli, l'atmosphère, m'ont particulièrement parlé.
On traverse ensuite la cour de l'Archevêché où un bal s'installe petit à petit, pour découvrir le fabuleux Cloître Saint-Trophime.
Le lieu est magnifique. Il accueille tout d'abord les oeuvres de Eva Nielsen et Marianne Derrien, qui utilisent le procédé étrange de l'insolation sérigraphique, qui donne aux photos à la fois de l'épaisseur et de la légèreté. Les couches se superposent en douceur et on a l'impression de pouvoir entrer dans la photo. Très joli et onirique.
Le dernier étage est consacré à une série de photos d'Agnès Varda. On a la chance de découvrir de superbes clichés que la cinéaste a pris à Sète où elle a du se réfugier durant la Seconde Guerre Mondiale. Elle nous fait découvrir les quartiers populaire de cette ville magique qui sera le décor de son premier film.
Superbe !
Les Rencontres d'Arles - Tome 1
Le week-end dernier fut l'occasion d'une virée en Arles avec un ami passionné de photo. En ce moment c'est les Rencontres d'Arles, un festival de photographie renommé, fondé en 1970 par Lucien Clergue, ami de Picasso et tout premier photographe à devenir membre de l'Académie des Beaux Arts. Voilà des années que je rêvais de découvrir cette ville au fort caractère camargais, merci Dimitri d'avoir créé l'occasion !
Première étape incontournable, le LUMA, vaste complexe artistique créé en 2013 sur la base d'anciennes usines ferroviaires. Le site ultra-moderne est une sculpture en lui-même. Son emblème est la tour créée par Gehry, qui s'élève bien au dessus de la ville, comme un phare appelant à la culture. Gros intérêt du musée d'art contemporain : il est gratuit. Mais nous ne sommes pas venus pour ça, je reviendrai m'y émerveiller une autre fois.
Direction le coeur de ville où une trentaine de lieux accueillent des expositions, l'occasion de découvrir l'architecture de la ville, ses rues, ses monuments, mais également l'envers du décor puisque la plupart des expos se font dans des bâtiment habituellement fermés au public : une habitation abandonnée, le grenier d'un cloître, une salle de musée inutilisée, une église en travaux, le sous-sol de la mairie, etc.
Premier lieu à découvrir : l'espace Croisière. Il s'agit d'un ensemble de bâtiments articulés autour d'une cour où ont pris place un café et une zone de concert / cinéma de plein air super sympa. Ancienne usine ? Garage ? Habitation ? On ne sait pas trop et on chemine de pièce en pièce à la découverte de nos premières émotions photographiques. Je n'ai hélas pas pris de photos de la première salle, ne sachant pas qu'on pouvait prendre des clichés. Alors je veux rendre hommage à Maciejka Art, qui nous a émerveillés avec ses clichés en noir et blanc de femmes mexicaines afrodescendantes, sur lesquels elle a fait des collages ultra-colorés. En voici un aperçu pris sur le net :
On plonge ensuite dans les archives d'un studio photo de Marseille, qui a pris des milliers de clichés des immigrés du quartier de Belsunce entre 1966 et 1985. On y trouve notamment 700 photos d'identité, regroupées ici dans la collection "Ne m'oublie pas", témoins d'une époque et d'autant de vies venues trouver une terre d'accueil.
A l'étage, on découvre le travail très onirique de Roberto Huarcaya, photographe péruvien, qui laisse la lumière de la jungle imprégner lentement ses photogrammes.
Puis Olenka Carrasco nous raconte le deuil de son père, déracinée à 7.500km de sa famille, pendant une pandémie qui interdit tout voyage. Son pays qu'elle n'a pas vu depuis des années, c'est le Venezuela. Une oeuvre émouvante, contée à la manière de Sophie Calle, où les récits se mêlent aux images et aux objets, pour faire transparaître artistiquement l'émotion d'expériences personnelles traumatiques.
Je ne peux m'empêcher d'associer son travail à celui de "Entre nos murs", qui relate l'histoire d'une maison de Téhéran construite à la fin des années 1950, avec le style et la modernité de l'époque, par un employé de la société iranienne de pétrole. Sa famille a dû fuir la révolution islamique en 1979 et a laissé cette maison figée dans les années 1960, avec l'espoir d'y revenir un jour. Ce jour n'eut jamais lieu. Avant la destruction de la maison en 2014, un projet photographique a pris soin d'en immortaliser chaque objet, mais aussi de ressusciter les photos de cette maison à l'époque où elle était vivante.
On change alors de lieu pour un expo en plein air dans un parc, puis dans une église en travaux. J'ai personnellement été plus attiré par les lieux que par les photos.
La suite de la balade nous emmène dans l'Hôtel Dieu, l'hôpital où a été soigné Van Gogh. La première expo est constituée de polaroids de Vim Wenders. Là non plus, je n'ai pas immortalisé. Par contre le jardin est hyper agréable !
L'expo suivante remporte un franc succès. La salle est bondée !
On y trouve nombre de clichés pris dans les années 1960 à la Casa Susanna, une maison fondée à 1h de New York par une des premières femmes trans, où venaient se réfugier le temps d'un week-end des hommes, pères de famille, de la classe moyenne américaine. Le lieu leur permettait d'être qui ils étaient, loin des regards de la société américaine puritaine : des femmes au foyer. Ils y trouvaient un espace bienveillant où ils pouvaient se travestir et vivre leur identité de façon normale. Les centaines de photos sont bluffantes, à la fois témoins d'une époque, d'une société, d'un mode de vie. On est loin des strass et des paillettes tellement clichés, on entre dans l'intimité de la vie simple de ces hommes, qui se sentaient plus féminins que machos. Ça fait d'abord sourire puis on éprouve de la sympathie et on imagine leur souffrance quand le lundi il fallait remettre le masque du père de famille et enfiler le costume de travail pour entrer dans le moule unique et étriqué d'une société qui ne leur laissait aucune place.
La dernière expo du lieu change radicalement de ton puisqu'il s'agit d'un travail réalisé autour d'un fait divers, retranscrit à la manière d'un scrapbook mêlant articles de journaux d'époque, photos et extraits de films.
A suivre...